La confiance des entrepreneurs est en chute libre

Bruxelles, 15 novembre 2022

La confiance entrepreneuriale en berne

Il fallait s’y attendre. Avec la crise énergétique et le climat économique actuel, la confiance des experts-comptables et conseillers fiscaux est au plus bas. D’après les résultats du baromètre annuel de l’ITAA¹ , 72 % des membres de l’ITAA interrogés se disent inquiets par rapport au climat économique actuel. Il y a un an, croyant avoir tourné la page Covid, ils n’étaient que 40 % à se soucier de la situation économique. Dans le même temps, le groupe des optimistes a lui aussi fondu, chutant de 29 à 5 %.

« Après la crise sanitaire, la crise énergétique frappe durement le monde de l’entrepreneuriat », observe Bart Coile le président de l’ITAA. « Les craintes de récession plombent la confiance de nos membres mais aussi celles de leurs clients. Parmi ces derniers, celle-ci a baissé chez 56% d’entre eux, à comparer à 21 % seulement, il y a un an. Cette situation a un impact sur les investissements. Près d’1 client sur 2 (46%) envisage de diminuer ses investissements en 2023, contre seulement 16% à la fin 2021. Ils ne sont plus que 5 % à vouloir investir davantage l’année prochaine. C’est près de 3 fois moins qu’il y a un an. » ​

Malgré cela, la profession est toujours à la recherche de talents. 56% des membres interrogés affirment vouloir renforcer leurs effectifs. Un résultat assez stable par rapport à l’année passée. Mais la pénurie de main d’œuvre demeure le principal obstacle, estime la majorité des professionnels (71%). L’image de la profession et l’insuffisance de diplômes sont les autres raisons principales invoquées. ​ ​ ​

Surcharge et lourdeurs administratives

Tout comme les années précédentes, les charges administratives auxquelles sont soumis les membres de l’ITAA et leurs clients restent une préoccupation majeure. Les obligations et lourdeurs ​ administratives découlant de la législation anti-blanchiment ainsi que la frustration concernant le registre UBO arrivent toujours en tête des principaux problèmes pour plus de 80 % des personnes interrogées.

« L’augmentation de la réglementation et les exigences administratives qui y sont liées ainsi que les changements fréquents dans la législation ou encore la multiplication des types de subsides et les formalités pour les obtenir sont également pointées du doigt par nos membres », ajoute Bart Van Coile, président de l'ITAA.

Au service également des clients particuliers

Une autre tendance se confirme : de plus en plus de clients particuliers (qui ne sont pas des entrepreneurs) font appel aux services d’experts comptables et de conseilleurs fiscaux pour remplir leur déclaration fiscale IPP. Tout comme l’an dernier, 84% des membres interrogés ont été sollicités à cette fin.

« Cela s'explique en grande partie par la complexité accrue de la déclaration, qui augmente le besoin d'être assisté par un expert aussi pour des déclarations d’employés par exemple. Cette tendance confirme le rôle sociétal de notre profession », explique le président de l’ITAA.

Un rôle de conseiller de plus en plus important

La profession change. 82% des personnes interrogés estiment qu’en raison de la digitalisation, le métier évolue vers plus de conseils spécialisés et 68% d’entre elles sont convaincues que l’expert-comptable/conseiller fiscal doit assister son client ou l’entreprise pour laquelle il travaille dans son processus de digitalisation. Seulement 22% des répondants voient la profession évoluer différemment.

« Nous avons toujours joué un rôle de conseiller auprès des chefs d’entreprise. Mais avec la complexité croissante de la législation et l’accélération de la digitalisation, nous devenons leur véritable sparring-partner ou bras droit, en les accompagnant aussi bien dans leurs développements que dans les moments de crise », conclut Bart Van ​ Coile, le président de l’ITAA. ​ ​ ​

¹ Ce baromètre est le résultat d'une enquête menée auprès des membres de l'ITAA durant la première quinzaine d'octobre 2022. 1.800 experts-comptables et conseillers fiscaux ont répondu au questionnaire envoyé.